Produite en 2011, Black Mirror est une série britannique à mi-chemin entre le thriller et le drame.
Processus de trouvaille : regarder les séries les
mieux notées sur Allocine, analyser les critiques et lire les synopsis. Celui
de Black Mirror est assez concis dans son genre :
« Chaque épisode de cette
anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un
écran... »
Ecran ?
Dépendance ? Et j’étais déjà conquise.
2 saison, 3 épisodes par
saison, un format plutôt court apprécié des britanniques, à l’instar
d’Utopia.
Les épisodes n’ont
aucun lien entre eux et c’est ça qui fait la force de cette série qui parvient
à décliner un même thème sous plusieurs formes : une diversité permise par l'omniprésence de la technologie aux différents moments de notre journée. Si jamais vous avez oublié vos réflexes d'usage du mobile : visionner comment les écrans remplissent notre vie.
En effet, le portable, les ondes, Internet, les réseaux
sociaux et tout ce qu’ils induisent n’interagissent pas de la même façon dans
notre quotidien ni même dans nos relations, et c’est bien cela que la série
tente d’ériger.
La série s'appuie sur nos multiples rapports à la technologie et grossissent les traits des changements qu'elle provoque dans notre quotidien. Ces projections une fois additionnées et mises bout-à-bout, donne un tout global à la
limite du flippant.
Cette série est un
parti-pris concernant le devenir de notre génération (ou de notre monde si on
globalise). Empreint d’un certain pessimisme, il aborde à la fois les
conséquences de notre système d‘information actuel et ses pièges et farces
ainsi que ses dérives.
-
La puissance des réseaux sociaux (S01 E01)
-
La gamification et le conformisme (S01 E02)
-
L’obsession du contrôle
(S01 E3)
Bien entendu, ce sont des concepts flous, mais une fois que vous
aurez regardé ces épisodes, vous comprendrez en quoi les innovations
d’aujourd’hui et de demain menacent notre bien-être.
Souvenez-nous, dans SIGHT,
le court métrage, on évoquait l’approche, la drague entre êtres humains à
l’aide de lunettes à flux RSS. Regardez l’épisode 3 de la 1ère
saison et vous aurez une version encore plus aboutie de cette vision
prophétique. La mémoire comme valeur de notre vie. On a souvent fait un
parallèle avec des disques durs et la mémoire du cerveau humain,
découvrez dans cet épisode comment grâce à des « puces USB » :
le contrôle devient un mode de vie à part entier. Surveillance, contrôle,
délégation. La machine nous rend dépendant. Et beaucoup d’entre nous d’ores à
déjà intègre cette technologie au sein même de leur peau : Exemple du tatouage digital via puce RFID.
Intitulé The Entire History
of You, l’épisode 3 nous projette dans un futur plus ou moins proche (quand on
sait l’arrivée imminente des Google Glass sur le marché qui permettront d’être
connecté h24 au travers d’une simple monture de verres, on ne peut que parler
de futur proche). Dans ce troisième
épisode, un seul objet permet à lui seul, la mémorisation instantanée de
votre vie : une puce intégrée à votre corps. Accompagnée d’un système de
télécommande à molette, cette puce enregistre souvenirs et moments présents,
permettant de les regarder à souhait. Cette liberté n’est pas sans conséquence
et peut alimenter une certaine paranoïa quant aux regards que votre femme a pu
jeter un moment ou à un autre à l’un de ses amis et que vous vous
délectez à analyser en long en large et en travers.
Je ne vous en dis pas
plus.
Voyez plutôt.
Dans un futur (un peu trop) proche... :